Le premier soir à la tombée de la nuit, je n’ai trouvé personne : pas un chat ! J’ai bien sûr regarni les plats. Le lendemain matin, ils étaient vides.
Des croquettes que l’on fait intentionnellement tomber de haut dans un plat métallique, cela fait beaucoup de bruit pour une oreille féline. Et voilà mes deux nanas qui accourent. Elles devaient être à l’affut dans un buisson voisin. Une légère hésitation. Le temps que je me recule et m’accroupisse, elles sont déjà en train de dévorer. L’une d’elles plonge dans le plat à s’en décrocher les mâchoires et à chaque bouchée se retourne vers moi en écarquillant un max ses gros yeux ronds, comme pour dire : « Tout ça ! Mais c’est pas vrai, je rêve !
– Oh ! Mais je te reconnais toi. C’est toi qui savais toujours trouver une porte ouverte pour venir visiter dans ma cuisine la gamelle de mes Kikinous. Tu fuyais comme un éclair. Il va falloir maintenant que nous fassions connaissance.
– Et toi, ma bonne mamie, tu m’as l’air paisible, toute philosophe. Tes mamelles ne pendent plus : tu as rajeuni. »
Le vétérinaire a estimé qu’elle avait au moins 10-12 ans. Combien de portées a-t-elle mis au monde pendant toutes ces années ? Que sont devenus tous ces chats ? Ceux que nous venons de capturer sont vraisemblablement ses enfants, les seuls survivants. Ils ont entre 1 et 3 ans, pas plus. Elle est aussi la mère des 4 sauvageons que des bénévoles essaient de sociabiliser afin de les rendre adoptables. Ils ont au moins 3 mois : c’est plus que limite…
(à suivre)