Je suis née dans la rue. Ou dans un sous sol d’immeuble. Ou dans le fond d’un jardin. Je ne me souviens plus…
Mais ma Maman est célèbre ! C’est la chatte la plus recherchée par Chats des Rues 63 ! La fameuse CHATTE NOIRE de Saint-Jacques. C’est une maman formidable ! Malgré sa vie difficile, elle m’a donné tout son amour et toute son attention.
Le 1er novembre 2014, elle m’a emmenée dans le fond d’un jardin. Il y a un abri, des cagettes, des cartons, des pots de fleurs, du bazar : cela me plait beaucoup !
A l’autre bout du jardin, il y a une maison avec un papa, une maman et une petite fille. La maman et la petite fille viennent nous donner à manger. Mais Maman se sauve toujours alors je fais comme elle.
Un matin, il y avait de la nourriture dans une boite en fer alors je suis allée voir et je me suis retrouvée prisonnière. Maman me regardait depuis le jardin d’à côté mais elle n’a rien pu faire pour me délivrer… je sais que la curiosité est un vilain défaut mais bon, je n’ai que 2 mois…
Ensuite, Chats des Rues 63 est venu me chercher et j’ai été emmenée chez le Docteur (j’aime pô les docteurs !) J’étais terrorisée et je crachais beaucoup (la digne fille de ma mère !). En plus, j’étais malade, j’avais le coryza et j’ai eu des antibiotiques. On m’a placée chez des dames très gentilles qui se sont bien occupées de moi pendant 2 semaines.
Il y a une semaine, mon frère NONO a lui aussi été retrouvé par Chats des Rues 63. J’ai eu la joie immense de partager de nouveau quelques jours avec lui. Il est adorable et il ressemble poil pour poil à notre Maman ! Moi, pas du tout ! Peut-être que je ressemble à notre Papa, je ne sais pas… En tout cas, j’espère qu’il aura autant de chance que moi…
Aujourd’hui, moi, la petite chatte des rues, la petite chatte sans nom, je vais bien. J’habite dans la maison à l’autre bout du jardin où ma Maman m’a emmenée. Ma jeune maîtresse a 10 ans et je m’appelle MITAINE.
Merci Maman. Merci Chats des Rues 63. Merci ma famille d’adoption.
Quand j’ai connu Mitaine, elle était craintive et sauvage. Ce n’était pas sa faute, elle a été élevée dans la méfiance des hommes par sa mère. Je l’ai trouvé magnifique, incroyable avec son poil laineux et ses grands yeux bleus.
En une semaine auprès des humains ce n’était plus la même ! Elle est joueuse, affectueuse. En fait, je crois que les petits chatons des rues sont encore plus câlins que les autres. Ils ont un besoin immense d’amour et de sécurité et rendent au centuple l’amour qu’on leur donne.
Il ne faut pas avoir des a priori ou bien peur des chatons des rues ou des chatons noirs ou des chatons des rues noirs ! Ils sont adorables et attachants et l’équipe de Chats des Rues 63 sait vraiment bien les sociabiliser.
CHRONIQUE D’UNE ADOPTION
Je n’avais plus de chat depuis 18 mois .Cela devenait de plus en plus insupportable. Un mail reçu le 23 juillet m’a fait craquer : une petite chatte tigrée, réplique de mon inoubliable Timoune (partie au Paradis des chats il ya 10 ans)
Le soir même, c’est DEUX chatons qui prenaient la direction de la campagne. Qui aurait eu le cœur de séparer ces 2 petites boules de poil blotties l’une contre l’autre ? Quelques miaulements timides le temps d’atteindre la 4 voies.
Découverte de la véranda. C’est bien sûr la « fille « qui est sortie la 1ere. Courageux, mais pas téméraire, le gros mec ! Il a été immédiatement attiré par mes chaussures de jardin et s’est mis à jouer avec les lacets après les avoir longuement reniflés .Sa sœur a préféré s’intéresser aux fleurs. Le temps d’inaugurer la litière et ils se sont lancés dans une partie de cache-cache. Puis quelques acrobaties et un gros dodo, le ventre plein, enlacés dans la corbeille.
Après dîner, je leur ai ouvert la grande salle .Oh ! Les galopades, queue en l’air ! J’ai essayé de les prendre sur les genoux, mais ils avaient trop à explorer .Puis comme je restais sur mon fauteuil, ce sont eux qui ont demandé à grimper .Ils m’ont beaucoup sentie, léché et mordillé les doigts. Lui s’est installé sur mon épaule en me ronronnant dans l’oreille. Elle, sur mon ventre en me fixant de ses petits yeux pleins d’amour .Et comme je regardais les chorégies d’Orange, ils se sont assoupis, l’oreille néanmoins attentive à la musique. Comme mes autres chats, ils seront mélomanes !
24 Juillet.
Le lendemain matin, quand je les ai réveillés, j’ai eu droit à plein de caresses .On a cassé la croûte, on a soulagé vessie et intestins. En bonne petite ménagère, elle est repassée derrière son frère qui avait mal caché la crotte ! Partie de foot endiablée avec un bouchon de liège. Sur le carrelage, on fait de super dérapages !
Fatigués, en s’accrochant à mon pantalon (et un peu à mes chevilles), ils m’ont fait comprendre qu’il me fallait aller au fauteuil. Selon Paul Léautaud il ne faut pas dire « j’ai un chat à la maison mais j’habite chez mon chat « .J’ai compris en quelques heures que j’entrais dans une ère de doux esclavage ! Quelques ronrons, quelques coups de langue et ils se sont endormis profondément .Le téléphone a sonné: ils m’ont interrogée de leurs petits yeux pleins de sommeil et ils ont remis ça. Je ne pouvais décemment pas les déranger : il y a un répondeur !
Telle est la situation au bout de 24 heures .Les voilà étalés sur LE fauteuil où ils ont vite appris à grimper .Comme traumatisme il y a pire !
1O Août.
Les « 2 oiseaux »s’ébattent à loisir et vont de découvertes en apprentissages. MOI AUSSI !
Le 3è ou 4è soir après leur arrivée, ils se sont subitement déchaînés .Incontrôlables ! J’ai saisi un journal et frappé le fauteuil 1 fois, 2 fois, 3fois .Même pas peur ! Cela devait faire partie du jeu .Alors j’ai crié : « S’pèces de CHchadérus ! »Oh ! L’insulte ! Grigris a stoppé net, a tourné son derrière avec dédain et s’en est allé dans la véranda de sa démarche nonchalante de petit loubard. « Viens Titine, on s’casse ! » Calme plat pendant une dizaine de minutes .Et qui s’est aventurée la première, sur la pointe des pattes, la moustache interrogative ? Est-ce un hasard si le mot diplomatie est féminin ? Alors ils se sont installés sur mes genoux en ronronnant .Enfin, point trop n’en faut. On a sa dignité quand même …
Ainsi, les voilà baptisés ! Grigris à la fois à cause de la couleur de son pelage et porte bonheur .Dès qu’il perd sa sœur de vue, il pousse des miaulements désespérés .Il « cherche après Titine » (Référence à Charlie Chaplin).Il faut reconnaître qu’en matière de comique ces deux – là sont à la hauteur ! Pour fêter l’événement, ils ont reçu un arbre à chat .Sur le coup, ils ont beaucoup joué …avec le carton. Mais dès le lendemain, ils ont compris. Et je grimpe plus vite que toi. Et toi, tu monteras pas. Et je te déloge …
Mais cela ne suffit pas toujours à calmer l’ardeur des petits fauves enragés. Je leur ouvre donc le jardin quand ce n’est pas mouillé et sans les quitter des yeux. Le spectacle en vaut la peine .De l’herbe pour se chatouiller le ventre quand on rampe. Des rondins de bois pour escalader ou sauter. Des genêts et des lavandes pour jouer à cache- cache .Une pente de terre nue pour faire de super glissades et atterrir précisément dans le pied de ciboulette qui en a perdu toute verticalité.
Jusqu’à épuisement. Alors ils m’expliquent en clignant des paupières qu’ils ont besoin de genoux pour s’endormir .Effet quasi immédiat. Nouvelle métamorphose : les petits diables sont redevenus des anges.
Pas pour longtemps .C’est pourquoi, ils sont en train d’apprendre le mot « non ». C’est presque acquis en ce qui concerne les griffures aux chevilles et l’escalade du pantalon. Avec Grigris, il faut un peu plus de patience (c’est un garçon !). Il proteste en ouvrant tout grand sa petite gueule rose. J’ai bien du mal à garder mon sérieux, car aussitôt il me fixe avec ses yeux de séducteur, ronronne de toute sa puissance, fin prêt pour la prochaine bêtise ! J’essaie bien d’anticiper, mais leur curiosité et leur imagination n’ont pas de limites : j’ai toujours un temps de retard et eux deux longueurs d’avance.
Mais en fin de compte, qui de nous trois est le plus heureux ?
Même quand on est chaton sauvé de la rue, la vie n’est pas qu’un long fleuve tranquille.
Il est presque 19 heures. Je rentre ma voiture dans le garage, ferme le portail de la cour et m’empresse de libérer mes deux enfermés qui m’aident à débarrasser le coffre tout en batifolant alentour. Sur le chemin, passent un promeneur et son chien .L’animal se jette à plusieurs reprises sur le portail en aboyant, sans que son maître le rappelle. En un éclair, les deux chats s’enfuient, Grigris dans le garage et Titine, me semble-t-il, dans les buissons qui bordent la clôture.
L’agresseur enfin parti, j’appelle mes deux minets. Grigris accourt : ronrons, caresses, ronrons …Mais où est Titine ? Nous (grigris et moi) fouillons les buissons, la haie qui remonte vers l’arrière de la maison et leur terrain de jeux préféré. Rien. J’appelle toujours. Grigris continue à me suivre les yeux ronds . Soudain je crois percevoir un minuscule miaulement Grigris qui a l’oreille plus fine se met à tourner autour du peuplier. Elle est tout là-haut, à 10 mètres de hauteur et pleure ! Ma Titine, notre Titine ! La nuit va bientôt tomber. Si petite (tout juste 3 mois) et si menue, comment la récupérer ? Je vais chercher l’unique voisin. A grand peine, nous transportons et dressons une immense échelle .Il commence à monter.
Erreur ! Prise de panique, Titine, de la large fourche où elle était réfugiée, saute par-dessus l’échelle et se retrouve cramponnée à de minuscules rameaux, tandis que le vent se lève par rafales. Elle est là à se balancer 10 mètres au- dessus du grillage .Quand on sait combien le peuplier est cassant, je m’attends à ce que ma pauvre minette lâche prise d’une minute à l’autre. Il fait nuit. Le voisin est attendu à une soirée. Nous enlevons l’échelle, objet de ce surcroît de panique, avec le mince espoir que dans un sursaut d’énergie elle rejoindra son refuge initial. Mais elle pleure toujours de sa petite voie à peine audible et s’épuise d’autant plus qu’elle n’a pas mangé depuis midi .Grigris me regarde, impuissant lui aussi, même s’il fait mine de vouloir monter la rejoindre. Manquerait plus que ça !
J’appelle les pompiers. « Madame, on ne se déplace pas pour un chat, s’il est monté il redescendra » .Et pendant ce temps ma « petite souris « continue à braver courageusement les rafales. Le désespoir me gagne .J’appelle « Chats des Rues ».Peut-être un des cadres de l’association aura-t-il le pouvoir de faire fléchir les pompiers ? Hélas !
Mais ce jour-là, j’ai appris que chez les « Chats des Rues « à 2 pattes, la solidarité n’est pas un vain mot. Ils sont venus à deux, malgré l’heure tardive et la journée épuisante qu’ils avaient passée au forum des associations. A 22H15, je serrais «ma petite souris » dans mes bras. A la faveur d’une accalmie, elle avait regagné la grosse branche. Et peu à peu, stimulée par nos encouragements, elle est redescendue, tête première (les chats, surtout quand ils sont petits ne savent pas redescendre en marche arrière), se raccrochant parfois in extremis à des branches secondaires.
A 3 heures du matin, Grigris avait envie de jouer. J’ai dû l’exiler dans la véranda. C’est alors que Titine m’a tout raconté. Des ronrons, des caresses comme elle ne m’en avait jamais faits, elle qui est plus réservée que son frère. Des petits cris, des soubresauts. Elle me serrait de toutes ses forces un doigt, la main, le bras, sans sortir les griffes, puis me léchait. Enfin apaisée, elle s’est endormi la tête enfouie dans le pli de mon cou et nous avons fini la nuit en partageant l’oreiller.
Elle n’a accepté de manger que le lendemain après–midi, mais a tout vomi quelques heures plus tard. Je l’ai prise sur mes genoux. Grigris est monté aussi en ronronnant. Il a passé tendrement les deux pattes autour du cou de sa sœur et a entrepris de la consoler : délicatement, très délicatement, il lui a longuement léché le nez, le museau, les yeux, les oreilles, le cou, le bout des pattes. Rien à voir avec la toilette réciproque que se font de temps à autre les chats qui vivent ensemble.
Il est des instants que l’on aimerait pouvoir filmer tant ils sont empreints d’une douceur incroyable
Chats des rues, certes. Vulgaires bâtards sans pedigree. Mais pleins de grâce et d’élégance, tellement sensibles et dignes d’attention, d’affection, d’admiration.
Respect !
Mois d’avril cruel pour les chats des rues.
Elle vivait à St Jacques. Ses nourrisseuses l’avaient appelée Minette.
Elle avait été capturée en octobre 2013, âgée de 2 ans environ, elle était trop « sauvage » pour être facilement adoptable, nous avions dû en faire un « chat libre » de la ville de Clermont.
Elle s’est fait écraser la nuit de vendredi 25 avril avec un copain, 2 chats tués ensemble !!!
Nous avons récupéré plusieurs chats agonisant après empoisonnement, accident, maladie…
– Juliette 4 ans, Loustic plus âgé qui vivaient dans le vieux bourg de Beaumont
– Un chat écrasé sur le Boulevard Bingen
– Un chat noir de 5 ans environ, non identifié, non castré, extrêmement maigre avec une fracture de la mâchoire
– Un chat ayant agonisé 48 h à Clermont, rue de Blanzat, avant que nous soyons appelés.
ON TIRE SUR LES CHATS A GERZAT !!!
L’an dernier une chatte errante s’est réfugiée pour faire ses petits dans le jardin d’une maison faisant partie d’un lotissement à Gerzat. Les habitants de cette maison ont eu pitié d’eux et les ont recueillis. Stérilisés les chats de cette famille vivaient tranquilles avec leurs adoptants.Mais Le 24 avril, Mimi une des petites chattes, est rentrée de sa balade blessée gravement à un œil. Le vétérinaire surpris par une autre blessure dans la gorge a fait une radio.
Un monstre avait tiré sur la minette, la balle est dans le cou près de la colonne vertébrale, impossible à enlever !!