ÊTRE CHAT ERRANT : c’est souffrir …
Je suis née un matin de printemps 2016, semble-t-il … mais rien n’est certain car je suis un chat des rues … mon âge est estimé mais pas certain !
Je vais à travers ces lignes vous compter mon histoire, tout du moins, son début.
Il m’a vu un soir d’été en bas de son bâtiment, je n’étais encore qu’un chaton et pourtant la vie menée dehors m’avais déjà fort affaiblie. La peau sur les os, je me déplaçais avec difficultés et je mangeais du pain sec que je venais de découvrir…
Il a eu pitié de moi et, sa compagne et lui, ont commencé à me nourrir J’ai bravé tant de dangers pour venir manger : la pluie, le froid, le vent, la neige mais surtout les trains et les voitures ! Du courage ? Non, seulement la fureur de vivre.
Un beau jour, je suis arrivée, avec une blessure à l’œil et qui dit chat des rues, dit chat sauvage et sans confiance en l’Homme, je ne me suis pas laissée toucher. Je n’ai donc pas reçu de soins ni pour cette blessure ni pour celle qui a suivie peu de temps après et toujours à cet œil.
Ils n’ont pas pensé à appeler à l’aide pour me capturer. Ils ont commencé à tenter des approches plus directes avec moi, à descendre me voir, à s’approcher de moi, à me frôler… Il aura fallu environ 2 ans pour que je leur laisser l’opportunité de me caresser, juste un peu pour voir, c’était agréable mais tellement nouveau pour moi, je n’avais jamais connu de telles sensations. Je restais méfiante, peu sereine et leur laissais un temps restreint pour poser leurs mains sur moi.
A l’été 2018 je suis devenue maman de 4 chatons, plus gourmands les uns que les autres. Je les ai nourris seule autant que j’ai pu. Ils grandissaient et demandaient toujours plus de nourriture. J’étais épuisée, nous étions maigres. Alors, j’ai inspecté tous les coins autour de leur bâtiment et je leur ai ramené mes petits dans l’espoir qu’ils prennent soins d’eux comme ils prenaient soins de moi. Ils ont fait ce que j’avais espéré, ils nous ont donné à manger!
On leur a parlé de l’association « chat des rues 63 », ils les ont contacté, leurs craintes étaient fondées ! Il fallait nous sortir de l’enfer de la rue, de ces dangers et ne pas attendre que les chatons soient trop vieux et ne puissent plus être sociabilisés. Mais comment ?! Un samedi, nos vies ont basculé. Avec l’aide de l’association et de leurs trappes ils nous ont capturés, tous les 5, non sans mal.
« Chats des rues 63 » n’avaient pas la place de nous recueillir, seule une de mes petites a pu être adoptée, à la campagne, où elle a commencé une nouvelle vie. IIs nous ont gardés, en cage, chez eux le temps du week-end avant de se résoudre à contacter la mairie et la fourrière. Les trois chatons étant en bonne santé ils ont pris la direction de l’APA.
Et les autres petits que j’ai fait pendant les 2 ans que j’ai vécu dans la rue, que sont-ils devenus ?
J’ai été libérée de la fourrière en tant que « chat libre » de la ville de Clermont, j’appartiens depuis ce jour à la ville de Clermont, je suis tatouée et stérilisée.
Ils ont bataillé avec la fourrière, pour que je puisse intégrer leur domicile après ma stérilisation et ne pas être relâchée directement dans la rue. Heureusement pour moi !! Car mon œil n’allait pas bien, il était infecté et il a commencé à suppurer. Dehors j’aurais souffert et fini par en mourir. « Chats des rues 63 » m’a montré à leur vétérinaire, il a fallu opérer et m’enlever l’œil. Mais je ne me sens pas handicapée !!
J’ai appris à m’amuser avec eux. Je passe de long moment à faire rouler des balles grelots, à sauter partout, à courir après des plumes et des souris en mousse. Chaque nouveau jouet doit être observé plusieurs jours avant que je m’en approche. Je reste toujours méfiante.
Aujourd’hui, je cours à la cuisine dès que j’entends le sachet de pâté, je me frotte à leurs jambes, je dors sur le canapé, je ronronne quand ils me caressent, ils me portent. Mais tout est encore tellement fragile, il m’arrive souvent de faire semblant de mordre, de donner des vrais coups de pattes, de fuir en courant, de me cacher sous le canapé ou derrière les meubles. Mais nous travaillons beaucoup eux et moi sur ma sociabilité. Il en a fallu de la patience mais je fais des progrès tous les jours.
Je ne sais pas où cette nouvelle vie nous mènera eux et moi mais une chose est sûre, cet hiver, je le passe au chaud avec eux !
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