Plus belle la vie à quatre pattes – Episode 17 :
Quoi de neuf à la Samaritaine ?
Rappel des épisodes précédents :
Début juillet 2016, suite à un signalement, 10 chats ont été sauvés de la misère : 4 chatons, rapidement adoptés et 6 adultes, devenus des chats libres. Avec l’arrivée de la mauvaise saison, les jolis petits abris que nous leur avions installés n’offraient pas une protection suffisante. Avec l’accord des propriétaires, une pièce indépendante dans leur maison natale a été débarrassée de tout son bric-à-brac pour devenir leur résidence d’hiver. Un slogan publicitaire des années 60 disait « on trouve tout à La Samaritaine », d’où le surnom.
17è épisode :
En 4 mois, Mamie, Bastet, Tyi, Nefertiti, Gora, Mistigris ont découvert :
*le droit de manger à sa faim
*le droit de coucher sur des couvertures propres
*le droit d’être débarrassé de ses parasites
et, désormais, le droit de regarder tomber la pluie bien abrité derrière une fenêtre.
Parce que, à La Samaritaine, il y a aussi une fenêtre ! Une fenêtre basse qui permet de surveiller tous les va-et-vient du voisinage. Des caisses retournées, garnies de coussins et couvertures en font un poste de guet confortable et apprécié. Un intrus apparaît-il dans leur champ de vision, l’alerte est donnée. Bastet se dresse telle une marmotte sur ses pattes arrière et grogne. Tout le monde aux abris !
Si le temps est clément, la sentinelle de garde se tient à l’extérieur. Ils forment vraiment une société organisée et solidaire. C’est ainsi que le jeune fox bondissant des nouveaux voisins qui s’apprêtait à visiter la cour a eu l’occasion de battre des records de vitesse, poursuivi par une horde de chats. La frousse de sa vie ! Il sait désormais qu’il est des frontières sans clôture qu’on ne franchit pas. A chacun son territoire.
Mesurant le travail accompli depuis juillet, je vois l’hiver arriver avec un certain optimisme. Or, quelle n’est pas ma déconvenue quand, moins d’une semaine après l’installation dans les nouveaux locaux, je découvre un matin une flaque dans un angle près de la porte.
Lequel a osé s’oublier là ??
Je me baisse pour éponger. Une goutte me tombe sur la tête. Au plafond une immense auréole me fait comprendre que les chats ne sont nullement en cause.
Malgré son extrême vétusté, l’étage est toujours habité. Les canalisations fuient. Dans ces maisons pluri- séculaires, les murs en pisé et la terre qui sert d’isolant entre les deux niveaux se sont comportés comme des éponges qui séchaient du moins superficiellement avec la chaleur estivale. Mais nous voilà fin novembre(2016)
Misère animale, misère humaine ! Et en l’occurrence, inertie incommensurable de l’ « Impuissance Publique » qui excelle dans le renvoi de balle et le montage de dossiers. Au XXIè siècle, le bénévolat a encore de beaux jours devant lui…
La fuite finit par être colmatée (provisoirement). Mais l’humidité persistera jusqu’à l’été prochain, humidité accrue par les intempéries et la proximité de la rivière.
Les murs sont humides, le plafond de bois est humide, le sol est humide, l’air est humide. Les couvertures aussi ! Il faut les changer chaque jour, les emporter pour les faire sécher. Les chats résistent, eux qui ont connu des conditions bien pires les hivers précédents. Moi, pas ! En janvier, je ne peux sortir pendant une semaine. L’intérim est tout de même assuré, à minima.
Quand je reviens avec des couvertures chaudes, des bouillotes, de la pâtée tiédie, je suis accueillie comme le Messie !
Deux jours plus tard une surprise m’attend…
(à suivre)