Tandis que les 2 Kikinous se prélassent mollement sous la véranda, je descends discrètement l’escalier qui mène au sous-sol.
On ne se méfie jamais assez du chat qui dort ! A la quatrième marche, ils sont tous les deux sur mes talons. Postés devant la porte de « la cité interdite », ils ne me laissent plus le choix. L’incident de la veille n’est pas oublié. Je dois obtempérer à la sommation.
Pour la première fois, je les laisse entrer dans le local où j’entrepose ce qui est destiné aux « Autres »
La caverne d’Ali Baba ! Des couvertures empilées en prévision de l’hiver, une montagne de boites de pâtée, mais ce qui les impressionne le plus, ce sont ces ÉNORMES sacs de croquettes. Décidée à tout avouer, j’enlève le couvercle du bidon qui en est rempli. Titine, l’intrépide, plonge dedans et s’y enfonce jusqu’aux coudes. Elle en reste figée, interdite, le derrière en l’air. Grisou, opportuniste, s’agrippe au rebord et, la tête glissée entre les pattes arrière de sa sœur, teste la marchandise avec avidité. C’est qu’elles sont bien meilleures que les leurs, ces croquettes-là ! L’herbe à côté du pré, n’est-ce pas ?…
Désormais, il me faudra les laisser vérifier que je n’emporte pas de la marchandise frelatée. Ils observent chacun de mes gestes, inspectent le contenu de mon sac, me suivent du regard quand je pars, m’accompagnent parfois sur quelques mètres, mais au-delà d’une certaine limite, ce n’est plus leur territoire, ils font demi- tour.
Les choses sont claires maintenant : je vais voir d’autres chats, mais puisqu’ils ne viennent pas à la maison…Cela va tellement mieux quand on s’explique.